Contáctenos Quiénes somos
Opinión | Fritz-Gérald Louis Collaborateur d’Espacio Insular

La mémoire nous dit Caroline Désy est extrêmement importante dans un destin collectif.  Ainsi, ce 28 juillet 2015 ramène le  centenaire  du débarquement des marines américains sur le sol haïtien sous le commandement de l’amiral Caperton.Dans Les Blancs débarquent,  Roger Gaillard écrit qu’ils avaient pour objectif d’humaniser la premièreRépublique noire au monde.

 Un siècleaprès, les séquelles de cette invasion est grandement béante dans la sociétéhaïtienne laissant selon les dire de l’historien Pierre Buteau une modification superficielle dans les structures traditionnelles du pays. 

Profitant d’une conjoncture politique ponctuée de crise sociale, de désordre et de déséquilibreéconomique, les Yankees ont déployés leur politique expansionniste sur la terre d’Haïtiafin de maintenir l’ordre et la stabilité politique et mettre en œuvre un plan de réforme de l’administration haïtienne.

Pourtant, aux yeux de plus d’un, cette politique était considérée comme une œuvre de ressentiment et de dégoût carles marines américains ont débarqué sans l’autorisation du gouvernement haïtien faisant une kyrielle de morts. Ce n’est qu’après avoir envahi manu militari le territoire haïtien que le Département d’État Américain, en date du 14 août 1915, soumit au Parlement haïtien une convention qui visait à donner une façade légale à l’occupation. 

La période de 1915 à 1934 est considérée pour bon nombre de citoyens comme une période maudite vue que les Américains ont piétiné le prestige du peuple haïtien en détruisant leurs plantations, en volant leurs terres, en massacrant leurs paysans et en humiliant l’élite intellectuelle et économique du pays. Cette dernière estaujourd’hui une plaie qui tardera à se cicatriser.

Dans le livre de Maurice Halbwachs, la mémoire  collective retient du passé en établissant une hiérarchie des lieux et des périodes, d’évènements et de faits, suivant l'importance qu'ils revêtent. Celle d’Haïtisur la première occupation américaineest d’une grande importance vue qu’elle a constitué une période d’humiliation infligée aux fils de Dessalines considérés incapables de s’auto diriger et est encore vivantedans la conscience de cepeuple. Il est important en ce sens, d’honorer les lieux de mémoire, les vaillants paysans, les intellectuels, les artistes, les étudiants et toutes les personnalités  qui ont combattu pour le départ des soldats américains.

Sachant que dans l’histoire de tout peuple, il y a des événements, des dates et des faits qu’on n’a pas le droit d’oublier. Ainsi, il serait improbe de passer sous silence les 19 ans d’une occupation  douloureuse qu’a enduré la population haïtienne. Et maintenant,c’est l’occasion de rendre un hommage bien mérité aux leadersBenoit BatravilleetCharlemagne Péraltequi ont menés le mouvement des Cacosoù des milliers de paysansont été tués  à cause de leur prise de position contre la souillure du sol haïtien et la dépossession de leurs terres.

La commémoration relate Caroline Désy, est destinéeà rappeler le souvenir d'une personne ou d'un événement.Pour Manon Leroux, elle est un moment de parole sur les événements, une occasion privilégiée de se souvenir.Dans ces lignes de pensée, commémorer le centenaire de l’occupation Etatsunienne, c’est inviter  les jeunes à réfléchir sur cette tranche d’histoire combien importante dans l’évolution d’Haïti où la République étoilée a blessé l’identité haïtienne et  sur la signification de cet événement historique dont les lourdes conséquences persistent encore.

 

Fritz-Gerald LOUIS

Historien de l’Art et Archéologue

Maître en Histoire, Mémoire et Patrimoine

 

Esta dirección de correo electrónico está siendo protegida contra los robots de spam. Necesita tener JavaScript habilitado para poder verlo.