En moins d’une minute : 35 secondes, saisies au vol par l’onomatopée « Goudougoudou »
Au creux de tertres de béton qui devinrent la sépulture des corps coincés
Sous le linceul du ciel vespéral du 12 janvier 2010
La mort a joué un yanvalou funèbre pour Haïti
S’en est suivie une macabre chorégraphie qui a pourtant interdit aux danseurs de bouger même d’un iota
Le peuple haïtien a dansé un grand “pas de deux” avec une compagne qui a trop pirouetté: la terre
Les fortes rotations lui ont donné le vertige
Les puissantes secousses lui ont broyé les os
Ses fils et filles ont versé des larmes de sang
Et les bâtards, des larmes de crocodile
Des quatre coins du monde sont venus des vautours de différents plumages
Ils attendent activement la mort de l’agonisant qui résiste encore et toujours
Dormons d’un seul œil!