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De la frontera | José Luis Soto

Trois ressortissantes haïtiennes qui faisaient partie d’un groupe de 34 rapatriés accueillis au bureau régional du GARR à Belladère, le 20 janvier 2016, se plaignent d’avoir été victimes de harcèlement sexuel.  Ces agressions, selon elles, se sont produites par des militaires dominicains chargés de leur arrestation et de leur reconduction au centre carcéral de Haina.

 Originaires de Maïssade (Centre d’Haïti), ces migrantes qui frisent la vingtaine, vivaient depuis plus de 3 ans dans la province de San Juan de la Maguana, région occidentale de la République Dominicaine. Elles ont été interceptées le 18 janvier 2016 aux environs de 8 heures du matin au moment où elles se trouvaient dans une plantation dominicaine. 

« Nous travaillions paisiblement quand des militaires dominicains ont fait irruption dans la plantation pour nous arrêter en vue de nous expulser de leur territoire. Ils ont touché nos fesses avec leurs mains tout en nous proposant des relations sexuelles en échange de notre libération. », a déclaré l’une d’entre elles.

Les ressortissantes haïtiennes ont par ailleurs déploré les conditions dans lesquelles elles ont été incarcérées pendant 2 nuits à Haina.

« Nous avons été gardées en prison du lundi 18 au mercredi 20 janvier 2016 dans des conditions infrahumaines. Privées de nourritures, nous n’avons même pas eu la possibilité de changer nos sous-vêtements ni nous doucher convenablement alors qu’ils nous harcelaient malgré tout.», ont-elles confié au GARR.

Ces rapatriées victimes de harcèlement sexuel en ont profité pour critiquer le comportement des autorités haïtiennes qui, selon elles, n’ont rien fait pour empêcher que les catégories les plus vulnérables quittent le pays pour aller se faire humilier en territoire dominicain.


Le GARR croit que cette nouvelle forme de violation de droits humains qui consiste à harceler sexuellement les femmes au moment de leur reconduction à la frontière doit interpeler les autorités haïtiennes. Etant donné que le rôle d’un Etat est d’assurer le bien-être de ses ressortissants (e)s tant à l’intérieur  qu’à l’extérieur,  il les exhorte à réclamer de l’Etat dominicain l’ouverture d’une enquête en vue de freiner cet acte répréhensible et de punir les auteurs.