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Des représentant-e-s d’une vingtaine d’organisations haïtiennes partenaires d’EQUITAS, une ONG canadienne, ont organisée, les 13 et 14 mai 2016, deux journées de travail à Port-au-Prince.

Cette activité a été réalisée autour du thème : « Les communautés en dialogue avec l’État pour une application des lois et politiques nationales sur la non-discrimination, la non-violence et la participation inclusive !»

Intervenant en la circonstance, Colette Lespinasse qui fait partie des initiateurs et initiatrices du Programme de la Citoyenneté Engagée (PCE),  a mis l’accent sur l’importance de cette séance de travail.

« Nous sommes ici aujourd’hui pour initier un dialogue national entre les différents secteurs et les autorités de ce pays afin de définir des stratégies pour combattre la violence, l’exclusion  et la discrimination au sein de la société haïtienne. C'est un dialogue qui doit aboutir à un changement  de mentalités et de comportements.», a-t-elle martelé.

Tout en retraçant l’histoire du PCE, Mme Lespinasse a précisé que c’est dans cette optique qu’une enquête a été lancée en vue d’évaluer le niveau d’application des lois et politiques relatives au principe du quota de 30%, à la non-discrimination et à l’intégration des personnes handicapées.                                    

Au cours de la première journée, les résultats de l’enquête qui avait été réalisée dans quatre (4) communes durant les mois de mars et d’avril 2016 ont été présentés. Il s’agit des communes de Thomassique (Centre), Jacmel (Sud-est), La Victoire (Nord) et  de Gressier (Ouest).

Quatre (4) thématiques ont été priorisées dans cette enquête : Participation des femmes dans les institutions étatiques et applications du principe du quota ; les violences et maltraitances sur les enfants et les jeunes et l’application de la loi de 2003 interdisant les châtiments corporels ; les discriminations et accessibilité des personnes handicapées et application de la loi sur l’intégration des personnes handicapées ; le Droit à la non-discrimination des personnes LGBTI et l’application des dispositions de la Constitution interdisant toutes formes de discrimination.

48 personnes dont 12 par communauté ont été interviewées sur les 4 thématiques, a expliqué Patrick Camille, l’un des Coaches du Programme de la Citoyenneté Engagée (PCE) qui présentait la synthèse des enquêtes communautaires.

A Thomassique et La Victoire, les personnes interrogées ont déclaré à l’unanimité que le principe du quota de 30% n’est pas respecté.

«Dans les institutions, les femmes ne sont pas toujours présentes.  Et quand elles le sont, elles n’occupent pas des postes de décision.», a indiqué M. Camille.

A Gressier, sur vingt-cinq (25) personnes engagées au sein de l’Administration publique, il n’y a que 3 femmes à occuper des postes de responsabilités au niveau de la Mairie.

Cependant à Jacmel,  la situation est différente.  Le principe du quota de 30% est respecté dans la plupart des institutions. Les personnes interrogées se sont référées à l’institution judiciaire de ladite  commune où le Commissaire du gouvernement ainsi que son substitut sont des femmes. Une femme occupe aussi le poste de juge d’instruction sur quatre (4)..

M. Camille a tenu à souligner que pour la commune de Jacmel, le quota est de 32% au niveau de la Justice alors qu’au niveau de la Mairie, elle est de 49%. Un fort pourcentage de femmes a été constaté dans la catégorie du personnel de soutien, a indiqué le Coach du PCE.  

Les participant-e-s se sont réunis également en atelier en vue d’explorer et d’analyser les recommandations qui ont été formulées dans le cadre des résultats de l’enquête.

La 2ème journée de travail a été l’occasion de présenter les rapports des ateliers. Les participant-e-s en ont profité pour identifier des actions et stratégies qui permettront de mettre en application les recommandations qui ont été formulées lors de l’enquête. Ils/elles ont aussi mis l’accent sur le rôle qu’ont à jouer des représentants de l’État et des communautés pour chaque stratégie et/ou action identifiée. 

Il convient de souligner que des représentant-e-s du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, du Bureau de la Secrétairerie d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées,  du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, de l’Institut de Bien-Etre Social et de Recherche ont pris part à cette activité.  Des  représentant-e-s du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, de la Section des Droits de l’Homme de la MINUSTAH, d’ONGs internationales dont l’OXFAM et  l’AJWS, des représentants de la société civile des 4 communes ciblées dans le cadre de l’enquête ont été également présents.

 

Le Programme de Citoyenneté Engagée est financé par le Ministère des Affaires Mondiales du Canada, le Ministère des Relations Internationales et de la Francophonie du Québec (MRIFQ), l’American Jewish World Service (AJWS), la Fondation Nationale pour la Démocratisation (FND) et le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH). GARR, RNDDH, JILAP,  LCHDH,  OPC, CONOCS/INCLUS, KOURAJ, MOUFHED, GCC,  RFJS, AFASDA, CASODI, GREFOS, CPFO,  AJWS,  POHDH, CODESS, Flore des Femmes, OPDL, GREFOS, OCIDH, sont entre autres, les organisations qui mènent des actions en Haïti en vue de promouvoir la Citoyenneté engagée.