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De la frontera |

Au cours d’une intervention dans la presse dominicaine, le mardi 5 juillet 2016, le ministre dominicain de l’intérieur et de la police,  José Ramón Fadul, a rappelé  que le 17 juillet 2016 est la date d’expiration du permis de séjour de 143 000 bénéficiaires étrangers.

 Une déclaration qui préoccupe les ressortissants haïtiens qui résident sur le territoire dominicain dont 130 000 sont concernés par cette mesure. 

 Le 5 juillet 2016, une grande manifestation a été organisée devant l’ambassade d’Haïti à Santo Domingo par des ressortissants haïtiens qui s’étaient fait inscrire au Programme d’identification et de documentation des immigrants haïtiens (PIDIH). Ils réclamaient de l’Etat haïtien leurs passeports en vue de leur inscription au PNRE.

Démarré le 21 juillet 2014, le PIDIH  qui visait à doter à environ 300 000 migrants haïtiens de documents d’identité, notamment le passeport, a failli à sa mission. Un rapport d’évaluation de ce programme publié en décembre 2015 par l’Inspection Générale des Finances (IGF) a fait état de  2 081 passeports délivrés.

Les migrants haïtiens qui attendent avec impatience leurs documents d’identité se disent très inquiets. Ils estiment être aussi concernés par les mesures d’expulsion au même titre que les 143 000 étrangers dont les permis de séjour arrivent à expiration.

Ces migrants haïtiens qui font face à une situation difficile en République voisine ont critiqué le comportement des autorités haïtiennes qui, selon eux, n’ont pas tenu leurs promesses. Ils ont, par ailleurs, dénoncé le fait que des frais additionnels leur sont exigés pour avoir accès à leurs documents.

«Depuis le début du PIDIH,  nous avons soumis tous les documents exigés par les autorités haïtiennes et payé les frais de 1 000 pesos qui nous ont été réclamés. Pourquoi maintenant demandent-elles d’autres frais de 5 000 pesos ? », se sont-ils interrogés.

D’autre part, ils ont indiqué que les autorités dominicaines n’ont pas non plus la volonté de les aider à être régularisés. Ils ont pris en exemple le court délai qui leur est imparti pour faire renouveler leur permis de séjour dont l’expiration est prévue au 17 juillet 2016.

Soulignons que selon le ministre dominicain de l’intérieur et de la police, les autorités dominicaines sont en train de travailler sur une proposition relative à cette catégorie de migrants. Cependant, du côté haïtien, aucune mesure officielle n’est encore annoncée.

Face à cette situation, le GARR exhorte le gouvernement haïtien à solliciter de son homologue dominicain un moratoire en vue d’éviter au pays une catastrophe humanitaire qui pourrait être née des déportations massives de migrants haïtiens.