Dans un souci de créer un esprit de cohésion et d’échange au sein de la communauté caribéenne, au moyen de la culture s’est vu naitre Carifesta, la fête de la Caraïbe. D’année en année,cette manifestation culturelle s’est transformée en de véritables olympiades et fait le bonheur des amants de la culture et des passionnés d’art.

Célébrée tous les deux ans, cette année, la Carifesta plante son décor en Haïti et constitue une occasion pour le pays de se montrer sous un beau jour en balayant les préjugés et la mauvaise presse qui enlaidissent depuis trop longtemps l’image internationale de la première République Noire.

En l’espace de 10 jours,cet événement populaire sera visité par une vingtaine de délégations venant de la Caraïbe et d’autres pays de l’Amérique latine, de l’Europe et d’Afrique férus de tout ce qui se rapporte à l’expression artistique séjournant à leurs propres frais. A cet effet, Haïti doit se montrer à la hauteur de l’estime que lui témoignent ses voisins de la Caraïbe.

Du 21 au 30aout, Port-au-Prince, Cap-Haïtien, Cayes, Jacmel, Gonaïves offriront aux touristes, comme le propose le slogan du ministère du Tourisme « Experience It », de connaître le pays et de se défaire de certains clichés, stéréotypes comme les émeutes de la faim, les cyclones et les tremblements de terre. Ils doivent cesser d’être à la vue de l’étranger les seuls attributs du pays.

Il est à signaler que c’est la première fois que la plus grande manifestation caribéenne est organisée dans un pays non anglophone et représente un moyen opportun de revivre le passé glorieux d’Haïti, de déguster le patrimoine matériel et immatériel  qu’il possède. Comme la tradition le veut à Carifesta, le menu concocté doit susciter de l’intérêt. Ainsi, l’ouverture des activités se fera au Palais Sans-Souci dans le Nord du pays avec le bal dit de la reine. Il sera digne d’un défilé des J.O. selon les organisateurs. S’ensuivent avec grand marketau Champ de Mars à Port-au-Prince, une conférence à la bibliothèque nationale sur l’afro descendance, le métissage caribéen et la réparation à l’esclavage avec Earl Lovelace, LyonelTrouillot, LaënnecHurbon, des visites de lakou aux Gonaïves, sans compter la variété de performances dans plus de 120 disciplines qui seront offertes par les délégations.

Avec la Carifesta,  Haïti peut ainsi gagner une clientèle touristique toute neuve comme fut jadis dans les années 1940. Mais pour arriver à cela, il faut donner une prestation de bonne facture en misant sur toutes les expressions artistiques et intellectuelles que détiennent le pays. Ainsi, il pourra  faire honneur à sa reluisante réputation dont elle jouit sur le plan artistique.

Fritz-Gerald LOUIS

Collaborateur de EspacioInsular