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De la frontera |

Le GARR a rencontré une vingtaine de Comités de Droits Humains du Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS), le vendredi 26 juin 2015, en vue d’échanger sur les conditions dans lesquelles sont rapatriés au quotidien les migrant (e)s haïtiens à la frontière. Cette rencontre a permis  à ces deux institutions d’évaluer la question des déportations massives imminentes déclenchées par les autorités dominicaines et aussi  de renforcer leurs stratégies pour accompagner  les personnes rapatriées.

 

Les responsables de ces deux organismes de droits humains en ont profité  pour  analyser  les nouvelles méthodes de déportations initiées par l’Etat dominicain consistant à forcer les migrant(e)s haïtiens à retourner à leur pays d’origine par crainte d’être victimes de violences. 

 Ces militants de droits humains ont manifesté leurs inquiétudes par rapport à la façon dont l’Etat haïtien se prépare pour accueillir les migrant (e)s.   

Le Coordonnateur du GARR, Saint-Pierre Beaubrun qui présidait la rencontre, s’est lui aussi  montré préoccupé par cette situation. Il a cité en exemple le manque de coordination entre les différentes instances étatiques qui interviennent dans l’accueil et l’orientation des familles qui pourrait faciliter leur réinsertion dans les communautés de retour. 

Me Beaubrun a également misé sur la nécessité de prendre en compte les points non officiels qui sont environ au nombre de 141 et souvent oubliés par les autorités haïtiennes. Cependant un nombre important de familles sont rapatriées de temps à autre  par ces points. 

 Il a tenu à souligner que les autorités dominicaines n’ont pas toujours respecté leur engagement. En témoignent les violations répétées du Protocole d’accord sur les mécanismes de rapatriement paraphé entre Haïti et la République dominicaine, le 2 décembre 1999. 

  «A Cornillon/Grand-Bois disposant environ de 18 points frontaliers non officiels, un animateur du GARR a déjà enregistré 1400 personnes qui sont retournées en Haïti par peur d’être rapatriées violemment.», a-t-il déclaré. 

 De son côté, la Coordonnatrice nationale du Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS), Manise Elie, a réaffirmé l’engagement de l’organisation à continuer d’assurer la vigilance tout au long de la frontière en vue de la promotion et du respect des droits humains. 

 Mme Elie a déclaré que le RFJS est déjà mobilisé pour collaborer avec le GARR dans l’accueil des rapatrié(e)s au niveau de la frontière. 

La question de l’insécurité à la frontière a été aussi au menu des discussions. Le Coordonnateur du Comité de Droits Humains du RFJS à Saltadère, Phanord Gaspard en  a profité pour dénoncer le comportement des malfrats qui s’amusent à confisquer les effets des ressortissant(e)s  haïtiens au moment de leur retour en Haïti en passant par ladite localité frontalière. 

 Soulignons que la psychose de peur qui envahit l’esprit des migrant (e)s haïtiens en territoire dominicain,  a provoqué aussi le retour dit volontaire de deux étudiants haïtiens originaires de Lascahobas. Ces derniers ont dû abandonner leurs études pour rentrer en Haïti pour se protéger, ont-ils confié à la Coordination zonale du RFJS dans le Bas Plateau central.