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De la frontera |

A l’initiative du GARR, des organisations de droits humains et des associations de femmes commerçantes ont commémoré à la frontière la Journée Internationale pour l’Elimination de la violence à l’Egard des Femmes, le 25 novembre 2015.

Marche pacifique,  séances de  réflexion et projections de documentaires, telles ont été les différentes activités réalisées pour marquer cette journée qui a été célébrée autour du thème «Batay la ap kontinye. An n pote kole pou derasinen vyolans sou fanm ! La lutte continue. Unissons-nous pour éradiquer la violence faite aux femmes». 

A Anse-à-Pitres, une séance de réflexion a été réalisée. Les participant(e)s se sont montrés confiants dans la lutte visant à combattre la violence dont sont victimes les femmes et les filles, notamment celles qui fréquentent les marchés frontaliers.  

Christa Jeudi, Coordonnatrice de l’Association des marchandes d’Anse-à-Pitres, a appelé les femmes à s’organiser et à se former pour mieux défendre leurs droits tant à la maison que dans les marchés frontaliers. 

« Plus vous êtes éduquées, plus vous êtes armées pour  mieux défendre vos droits. Plus vous vous mettez ensemble, plus vous serez plus  à même de combattre la violence dont vous êtes l’objet au quotidien dans les marchés frontaliers.», a-t-elle déclaré.

Intervenant en la circonstance, Jean Kellermann Jasmin, animateur du GARR à Anse-à-Pitre, a plaidé en faveur du renforcement des capacités des femmes dans les communautés frontalières en vue de poursuivre la lutte pour le respect de leurs droits. 

A  Savannette, dans le Bas Plateau Central, une marche pacifique a été organisée pour dénoncer l’insécurité et le viol auxquels sont confrontées les femmes et les filles, notamment celles engagées dans les échanges commerciaux à la frontière. 

Brandissant de pancartes et de banderole, les participant(e)s ont scandé des slogans et entonné des chants engagés sur tout le parcours de la marche. 

«Aba enjistis, aba vyolans, aba ensekirite ! Non à l’injustice, non à la violence, non à l’insécurité ! Prizon pou tout kadejakè ! Les violeurs doivent être mis sous les verrous !  Aba diskriminasyon sou fanm ak tifi ! Non à la discrimination à l’encontre des femmes et des filles! Ranfòse efektif polisye nan Savanèt ! L’effectif des policiers doit être renforcé à Savannette ! Lapolis pran responsablite w ! La police, prenez vos responsabilités.», pouvait-on lire sur les pancartes. 

Dans un message délivré sur la place publique de la commune,  Léonie Orélus, Coordonnatrice de l’association dénommée Femmes Victimes de violence à Savannette, a plaidé pour l’éradication de l’impunité qui bat son plein dans la zone. Elle en a profité pour solliciter des autorités haïtiennes l’intégration des femmes dans les tribunaux. Ce qui, selon elle, permettra  de mieux combattre la violence et l’impunité. 

A Belladère, dans le Bas Plateau Central, une conférence-débat et une marche pacifique ont été organisées. Des représentant(e)s de groupes de  marchandes, du GARR, de Zanmi Lasante et des membres du Comité de Droits Humains du RFJS y ont pris part. 

Marie Carla Maura,  officière de protection des droits humains de Zanmi Lasante, qui retraçait l’historicité de la journée et son importance dans la lutte des femmes, a appelé les femmes à continuer la bataille pour que l’équité de genre devienne une réalité dans le pays. 

Pour sa part, le Directeur du bureau régional du GARR dans le Plateau Central, Patrick Innocent, a mis l’accent sur les progrès réalisés en Haïti dans la lutte pour le respect les droits des femmes haïtiennes. Il en a profité pour appeler à la solidarité de toutes et de tous en vue d’obtenir l’éradication de la violence dont sont souvent victimes les femmes et les filles dans le pays, notamment dans les communautés frontalières. 

A Thomassique dans le Haut Plateau central, particulièrement à Tilori, Los Cacaos et Boc Banic, une journée de réflexion et une marche pacifique ont été organisées. Des messages visant à sensibiliser les femmes sur leurs droits et sur la nécessité de se mettre ensemble pour combattre la violence dont elles sont victimes au niveau des marchés frontaliers ont été au rendez-vous. 

Des activités ont été également organisées dans d’autres zones frontalières du département de l’Ouest notamment à Fonds-Verrettes et Fonds Bayard. Les participant(e)s ont réfléchi sur les diverses causes de la violence de genre et le rôle à jouer par les femmes pour combattre ce fléau. Ils/elles ont pris l’engagement de travailler pour  les droits des femmes ne soient plus bafoués en Haïti.

Signalons que la célébration de Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre 2015, a été rendue possible grâce à la collaboration du GARR, de la Norvegian Church Aid (NCA), de l’organisme britannique  Christian Aid et du Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS).