Contáctenos Quiénes somos
De la frontera |

Des ateliers d’échanges sont lancés dans des communautés frontalières telles que Belladère, Malpasse, Ouanaminthe et Anse-à-Pitre. Organisés sous le thème :  « Migrasyon ak Dwa moun ; sitiyasyon Ayisyen k ap sòti Ladominikani jounen jodi a ».

Ces ateliers visent à réfléchir avec les leaders d’opinions de ces communautés sur la situation des rapatriés venus de la République Dominicaine et à dégager des éléments de solutions pour améliorer l’accueil au niveau de la frontière.

 Une vingtaine de participant-e-s dont des leaders religieux, des journalistes et responsables de médias, des représentants d’organisations communautaires ont pris part à l’atelier réalisé, le 12 juillet 2016, au bureau du GARR à Matéguasse, localité de Belladère (Centre d’Haïti).  Cette initiative est venue à un moment où les rapatriements ne cessent de s’intensifier au niveau des points frontaliers. Les derniers chiffres font état de 8631 personnes qui ont traversé la frontière pour le mois de juin 2016. De ce nombre, on enregistre 4076 rapatriés et 4555 retournés. Une nette augmentation par rapport au mois de mai où on a énuméré 6447 dont 2146 rapatriés et 4301 retournés.

Animé suivant une méthode participative qui priorise la connaissance et l’expérience des participant-e-s, cet atelier a permis de contourner plusieurs thématiques cruciales, notamment la migration haïtienne, les droits des migrants, la situation des rapatriés à Belladère.

En effet, les rapatrié-e-s font face à d’énormes difficultés dans cette commune. Lors des séances plénières, les groupes ont présenté un tableau similaire de la situation. Les migrants sont emmenés par les autorités dominicaines dans des conditions critiques: sales, affamé-e-s et complètement désorienté-e-s. Certains d’entre eux ont déclaré être l’objet de tortures et de travaux forcés. 

Que peut-on faire pour améliorer l’accueil de ces compatriotes chassés de la République Dominicaine ? A cette question, chaque groupe a répondu en fonction de son secteur d’activités. Les leaders religieux s’engagent à sensibiliser leurs adeptes lors des cultes sur la nécessité d’apporter leur solidarité aux rapatrié-e-s. Et ce, de différentes manières : hospitalité, dons de nourritures et de vêtements selon leur capacité.

Ensuite, les représentant-e-s d’organisations communautaires entendent porter mains fortes à la cause. Ils/elles se disent prêts à mobiliser leurs réseaux pour aider dans le rétablissement des liens familiaux pour ceux qui ne peuvent pas rentrer en contact avec leurs proches et à offrir leur assistance pour leur intégration dans leurs localités  au niveau de la commune.

Les journalistes et responsables de médias communautaires ont manifesté, eux aussi, la volonté de mettre la main à la pâte. Ils promettent de lancer sur les ondes de leurs stations de radio une campagne d’informations et de formations sur le danger de la migration irrégulière. Ils mettront aussi des heures d’antennes à la disposition du GARR pour qu’il puisse intervenir sur les thématiques relatives au phénomène migratoire.

Aux termes de l’atelier, les participant-e-s  disent être satisfaits d’une telle initiative qui  favorise, selon eux, un espace de dialogue entre différents secteurs pour améliorer l’accueil  des rapatriés au niveau de la frontière. Trois autres ateliers sont prévus pour encourager les communautés concernées à apporter leur solidarité à l’égard des migrants.