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De la frontera | José Luis Soto

Port-au-Prince, le vendredi 5 septembre 2025.- Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) alerte
une fois de plus la communauté internationale sur les brutalités et humiliations que subissent les personnes
migrantes haïtiennes en République Dominicaine, notamment les femmes.

Le 29 juillet dernier, le GARR a
appris qu’environ 5 membres des forces de l’ordre dominicaines sont impliqués dans un vol, suivi d’un viol
collectif perpétré sur une migrante haïtienne non loin de l’Aéroport international Las Americas. Le GARR
dénonce ces agressions qui s’apparentent à une norme en République Dominicaine quand il s’agit des femmes
migrantes haïtiennes.


Les faits se sont déroulés le 29 juillet dernier selon les déclarations de la victime, au moment où elle s’apprêtait
à laisser l’Aéroport Las Americas, au niveau de l’Avenue de l’Espagne. Des agents l’ont interpellée en la
soumettant à des fouilles, puis on lui a réclamé son passeport qu’elle n’avait pas sur elle car, explique-t-elle,
ledit document était resté à l’Ambassade des Etats-Unis pour des suivis. Après insistance des agents, elle a

consenti à les amener chez elle afin de confirmer que son passeport était bel et bien à l’Ambassade des Etats-
Unis. Mais une fois en route, ils l’ont emmenée de force à « Tres Ojos » où ils ont dépouillé la victime d’une

somme d’argent, soit 1000 dollars US et 10 000 pesos. Peu après, deux policiers en uniforme l’ont emmenée
sous menace vers un autre endroit, « La Charles ». De là ils l’ont à nouveau embarquée sur une motocyclette,
puis l’ont entrainée vers les bois, à « Faro a Colón », pour perpétrer le viol collectif.


Le GARR condamne cette agression ignoble et dénonce ces pratiques récurrentes envers les ressortissantes
haïtiennes, alimentées par l’impunité au sein des forces de l’ordre dominicaines. Pour ne citer que quelques cas,
l’on ne peut oublier le viol spectaculaire perpétré contre la citoyenne haïtienne Stephy Graph Cadichon par un
agent dominicain en plein Aéroport International Las Americas le 22 septembre 2023, en présence de son fils
de 4 ans. Las Americas semble devenir définitivement un repère de prédateurs sexuels pour les femmes
migrantes haïtiennes.


Aussi souvenons-nous du viol orchestré le 5 avril 2024 par un agent de la migration dominicaine sur une fillette
haïtienne de 14 ans lors d’une opération migratoire tardive. Tout cela tend à démontrer la présence d’un climat
de prédation sexuelle, de violences en tout genre et d’une culture d’impunité au sein des forces de l’ordre
dominicaines surtout quand il s’agit de violations de droits à l’encontre des femmes et filles migrantes
haïtiennes. Les nombreuses persécutions, discriminations, maltraitances exclusivement réservées aux femmes
migrantes haïtiennes traduisent aussi la dimension structurelle desdites pratiques en Rép. Dom.


Il convient aussi de dénoncer le silence assourdissant des médias dominicains sur ces cas de viols qui sont, la
plupart du temps, étouffés ou traités avec une certaine légèreté. La Plateforme de Plaidoyer, GARR, invite la
chancellerie haïtienne, les organisations de droits humains à la fois en République Dominicaine, en Haïti et
ailleurs à suivre de près ce dossier de viol collectif pour accompagner la victime et s’assurer que les payent leurs
forfaits et que la victime soit réparée. Le GARR appelle aussi l’Etat haïtien à dynamiser ses représentations
diplomatiques en République Dominicaine de telle sorte qu’elles soient plus proches de la communauté
haïtienne et qu’elles viennent en aide aux ressortissant.e.s haitien.ne.s en difficulté.