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Cultura y sociedad | Fritz-Gérald Louis Collaborateur d’Espacio Insular

La régionmétropolitaine de Port-au-Prince a toujours eu la réputation de zone élitaireà cause de son ensemble urbain formé d’architectures, de  places, de fontaines, de plans d’eau, de parcs,de ses différents activités économiques et administratives offrant au peuple haïtien une gamme particulièrement vaste et créative d’opportunités. 

Durant les 70-80, le temps était agréable dans cette contréecar elle pullulait de joie et de gaieté, se rayonnait par sa splendeur et son esthétismeoffrant un paysage authentique au flux  de touristes qui visitaient régulièrementHaïti.Cependant, après la chute de la dynastie des Duvalier, la réalité haïtienne est devenue moins flamboyante occasionnée par une détérioration croissante. A l’heure actuelle, la capitale haïtienne se trouve dans un état  alarmant et réclame impérativement un regard particulier de la part des autorités concernés  à l’égard des monuments.

Margaret Manale, dans son ouvrage « La mise en scène de l’espace public virtuel » raconte qu’un monument constitue et consolide la mémoire de nos sociétés et possèdeselon l’avis d’Yves Quéromain un rôle structurant, représentatif de l'espace. Pour Anne Raulin, il contribue à transformer le paysage dénudé de la ville en un  théâtre urbain permanent.Justine Bourgeois quant à lui, dans son article  « Le monument et sa mise en lumière » abonde que le patrimoine urbain, à travers le traitement de ses caractéristiques matérielles, a pris une valeur culturelle emblématique dans laquelle se trouvent mêlés l’art, la technique, la science, mais aussi la notion d'action politique et de dialogue visuel.

Dérivé du latin Monere qui signifie faire penser à ou se souvenir de quelque chose. Un monument est considéré comme un résumé, une image de la ville, comme on pourrait parler de l'image instantanée de la société pour une œuvre d'art. Comme toute autre capitale, Port-au-Prince regorge de ses objets artistiques mais malencontreusement soulève indignation  et colère de plus d’un parce qu’ils sont dans une situation lamentable. L'état d'insalubrité général constaté autour des monuments du payssuscite un sentiment de révolte chez le citoyen avisé et sensible à l’esthétisme urbaine. 

Dans « Le culte moderne du monument », Alois Riegl a établi une catégorisation de monument et de leur valeur dans une société. Ainsi, qu’il soit intentionnel ou historique, un monument a pour fonction première d’orienter un regard nouveau de tout citadin et doit capter son attention. A cet effet, il sert d’aide-mémoireà la communauté et donne à son identité une forme qui perdure.

Dans un tel contexte, aujourd’hui, ces marqueurs du temps en Haïti ne présentent aucun intérêt à l’instar des autres payspuisqu’ilssont délaissés par faute d’entretien, par négligence des autorités étatiquesetsurtout d’un manque d’éducation du peuple. Devenus urinoir public et dépotoir informel, les alentours des monuments Madan Colo, Jean Jacques Dessalines, Hector Hyppolite pour ne citer que ces trois-là  offrent un spectacle désolant et déplorable. La patrie trône maintenant dans un environnement particulièrement dégradé et fâcheux.

Rare sont ceux qui sachent qu’un monument est un geste inscrit dans le temps et doté d’une valeur artistique vu qu’il accroche le regard et inspire le spectateur à une émotion ou une inquiétude qui l’habitait longtemps. Il est écritdans « Le geste de l'architecte » qu’on peut lire une ville à partir de ses monuments. Dans cet ordre d’idée, il peut être un point de repère pour un passant afin de s’orienter d'abord, mais aussi pour se représenter la vision qu'ont les habitants de leur propre espace. Dans ce cas, le monument a une fonction communicative.

Il est clair que devant ces conditions que la responsabilité de la préservation et de la maintenance des monuments  doivent s'inscrire parmi les priorités de l'Etat. Subissant l'exode rural, la situation de la capitale d’Haïti est inquiétante. Une réalité qui commande des interventions d'urgence pour sauver ce qui peut encore l'être car les monuments doivent être beaux pour être regardés et leurs alentours doivent être propre, spacieux et aéré afin de contribuer à une inscription plus déterminant du patrimoine dans la ville et assignent implicitement un rôle majeur dans la symbolisation du lieu. Protéger ces derniers  est, avant tout, un acte de sauvegarde de la mémoire et l’assurance du rafraichissement de la mémoire.

Force est de constater  que le traitement réservé aux monuments est honteux et scandaleux car ils ne sont  pas simplement des structures d'art, ils sont à notre appréciationl’ouvrage qui donnent la leçon de la résistance, qui éveillent le sens  patriotique,  nationaliste tout comme  faisait autrefoisJ’aime Haïti enseigné dans les salles de classe. Actuellement, le pays se trouve à un carrefour où il s’empresse d’organiser la conservation et la mise en valeur à travers les Ministères du Tourisme et dela Culture, l’embellissement devrait être l’objet de toutes les sollicitudes.

Fritz-Gerald LOUIS/Doctorant en Ethnologie et Patrimoine

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