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Cultura y sociedad | Fritz-Gérald Louis Collaborateur d’Espacio Insular

Le beau est toujours  bizarre nous dit Charles Baudelaire. A cette phrase, l’Institut d’Etudes et de Recherches Africaines d’Haïti fait valoir cette citation en exposant les œuvres du talentueux plasticien EvensArcelin, reconnu par nombre de contemplateurs comme le sosie de Jean Michel Basquiat.

 Placée sous le thème "Exposition pour Basquiat", cette initiative s’inscrit dans une démarche de commémoration et aussi de rendre un hommage bien mérité à l’enfant terrible de Brooklyn considéré  comme lacomète de l’art contemporain.

 Né le 22 décembre 1960 au Brooklyn Hospital de New York et retrouvé sans vie le 12 août 1988, suite d’une surdose de cocaïne et d’héroïne à l’âge de 27 ans.Jean-Michel Basquiat a vécu comme une étincelle chatoyante car il a donné naissance à un  nouveau mythe new-yorkais, celui de l’anatomie artistique, brisé abruptement par une vie d’excès.  Sa vie a été fulgurante que foudroyante, en seulement,  sept ans, le peintre a laissé plus de 800 tableaux et quelque 1 500 dessins. 

Ainsi, pour vivifier davantage l’art de Basquiat, l’esthéticien Sterlin Ulysse présente la production de l’artiste peintre EvensArcelin devant un public, composé pour la plupart d’étudiants dudit Institut et d’ailleurs, d'amants de l'art, d'artistes chevronnés, de jeunes talents et de personnalités du monde culturel. Ils ont tous été étonné de remarquer que le style de Basquiat se confond intimement à celui  d’Arcelin.

Tout comme Basquiat, Arcelin est adepte du trait puéril, du pâté infantile, du biffage immature  et du goût pour l’anatomie artistique en témoigne sa toile Phy-dias.A ce constat, un observateur alâché lors du vernissage que ce dernier est la réincarnation du Radiant Child  comme le surnommeTamra Davisdans le  documentaire réalisé sur la vie de Jean Michel Basquiat. La bizarrerie de Basquiat est indéniableà celle d’Arcelin puisqu’ on retrouve chez eux une œuvre entièrement nouvelle appliquant une distorsion violente.

Interrogé sur sa manière de produire, Arcelin raconte qu’il enregistre le quotidien, le vécuhaïtien, le désordre qui sévit dans la société, les va et vient qui se font, les bruits qui agitent la capitale haïtienne puis les analyse et les interprète sur une surface plane avec des coups de pinceau direct, des couleurs saisissantes qui laissent totalement l’amateur d’art ébahi.

A l’instar de Jacques Enguerrand Gourgue, l’œuvre d’Arcelin est constitué du  macabre, du bizarre additionnéd’anatomique.D’oùdécoule sa force créatrice.Ses œuvres artistiques, il faut le reconnaître, suscitent beaucoup d’attention, d’intérêt et de curiosité. Avec cette exposition, le Décanat de l’Institut trouve non seulement un bon moyen de clôturer l’année 2015 et aussi une belle façon d’accueillir celle de 2016.

Fritz-Gerald LOUIS

Historien de l’Art et Archéologue

Collaborateur de EspacioInsular