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De la frontera |

Au cours d’une conférence de presse organisée au bureau du GARR à Christ-Roi,  le lundi 23 novembre 2015, le Réseau des Marchand (e)s Frontaliers a dénoncé les divers cas d’abus et de violations de droits humains répétés dans les marchés haïtiano-dominicains à l’encontre des commerçant (e)s haïtiens. 

 Clergélie Elvariste, vice-présidente du Réseau, dit constater un déséquilibre au niveau des taxes exigées aux commerçant(e)s haïtiens pour avoir accès aux divers marchés frontaliers dominicains.  

«Les percepteurs dominicains réclament 1000 pesos à un marchand haïtien au marché d’Elias Piña  alors que pour un marchand dominicain, ils ne réclament que 150 pesos.», a-t-elle dénoncé. Mme Elvariste s’est prononcée également sur le déséquilibre constaté au niveau des taxes prélevées sur les produits cosmétiques. Selon la responsable de ce regroupement de marchands, il est réclamé 200 pesos aux commerçants dominicains alors que du commerçant haïtien, il est exigé 500 pesos.   Le Réseau de Marchands Frontaliers en a profité pour dresser une liste de violations de droits humains survenus dans les marchés frontaliers dominicains notamment à Elias Piña,  Tilori et à Los Cacaos de juillet à octobre 2015.  

Au marché dominicain d’Elias Piña, les responsables du réseau ont pointé du doigt Ralph Ramón, un percepteur dominicain qui avait confisqué 18 paires de bottes et 12 paires de tennis appartenant aux commerçants haïtiens. Cela s’est produit les 10 juillet et 17 août 2015.  

Au marché haïtien de Los Cacaos, dans le Haut plateau central, une commerçante haïtienne a été battue, le 17 septembre 2015, par un civil dominicain qui la forçait à acheter des produits agricoles avariés. C’est le même constat au marché frontalier dominicain de Tilori où des Dominicains ont accaparé en plusieurs occasions des produits agricoles des marchands haïtiens. Face à cette situation, Lovely François, secrétaire générale du Réseau des Marchands Frontaliers, exhorte les autorités haïtiennes à intervenir en toute urgence pour faire respecter les droits des ressortissants haïtiens engagés dans des échanges commerciaux dans les marchés frontaliers haïtiano-dominicains. En ce qui a trait à l’interdiction d’entrer par voie terrestre de 23 produits dominicains sur le sol haïtien, Mme François estime que cette mesure ne fait qu’appauvrir les petits commerçants haïtiens. 

Elle appelle l’Etat haïtien à trouver une entente avec son homologue dominicain en vue de résoudre le problème. Siganlons que cette conférence fait partie d'une série d'acitivités prévues par le GARR pour marquer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes célébrée chaque année le 25 novembre.   Ces activités rentrent dans le cadre du  projet " Consolidation de la position et de la protection des femmes et des filles sur la frontière haïtiano-dominicaine"   financé par la Norvegian Church Aid (NCA). Créé en novembre 2013 avec l'appui du GARR et de la NCA, le Réseau des Marchands Frontaliers est composé de 9 comités établis sur toute la ligne frontalière. Son objectif vise à dénoncer et combattre les multiples violations de droits humains répétées à l’encontre des marchand(e)s  haïtiens dans les marchés frontaliers haïtiano-dominicains.