La fin du Plan national de régularisation des étrangers (PNRE) s’est soldée par des opérations massives de rapatriement d’Haïtiens à la frontière haïtiano-dominicaine. Au cours des sept derniers mois de l’année 2015, 15771 rapatriés et 33926 cas de retours spontanés dits volontaires avaient été recensés par le GARR.
Au nombre de ces personnes reconduites notamment à Ouanaminthe/ Dajabon, Jimani/Malpasse, Belladère/Elias Piña, figurent 523 mineurs non accompagnés. Les migrants (e)s haïtiens, rapatriés en majorité dans des conditions infrahumaines, vivaient notamment à San Juan de la Maguana, Monte Cristi, San Pedro de Macoris et à Santiago.
Quand on considère les données recueillies par le GARR pour l’année 2014 où il y avait 7892 rapatriés au niveau des points frontaliers, il convient de signaler que les autorités dominicaines ont vraiment durci le ton depuis la fin du PNRE.
Les rapatriés qui travaillaient pour la plupart dans le domaine de l’agriculture, de l’hôtellerie, de la restauration et de la construction ont dénoncé le mauvais agissement des autorités dominicaines qui, selon eux, ne leur avaient pas accordé le temps d’avertir leurs proches ni de récupérer leurs biens.« Nous avons été interceptés en revenant du travail pour être reconduits les mains vides à la frontière après de longues années passées sur le territoire dominicain.
Les agents de la migration ne nous ont même pas donné l’opportunité d’avertir nos proches ni de récupérer nos effets. », se sont plaints quelques-uns d’entre eux.Par ailleurs, des rapatriés ont fustigé le comportement des autorités haïtiennes qui, ont-il dit, n’ont pas jusqu’ici envisagé de vrais programmes sociaux susceptibles d’encourager les Haïtiens à vivre dans leur pays d’origine.
Parallèlement, la Direction de la migration dominicaine a publié un rapport selon lequel 15,863 ressortissants étrangers ont été expulsés du territoire dominicain de 14 août 2015 au 10 janvier 2016. Au nombre de ces migrants figurent 15754 Haïtiens, 54 Cubains et 55 ressortissants de nationalités différentes. Ce rapport fait aussi état de 113,320 ressortissants haïtiens qui ont quitté «volontairement» la République voisine en passant par différents points frontaliers.
Le GARR qui s’engage à fournir une assistance aux personnes rapatriées de la République Dominicaine a observé que la situation des migrants (e)s haïtiens est loin d’être améliorée. Leurs droits continuent d’être violés et ils sont rapatriés en dehors du respect du Protocole d’accord sur les mécanismes de rapatriement paraphé le 2 décembre 1999 entre les gouvernements insulaires.Il exhorte les autorités haïtiennes à s’occuper davantage des violations des droits humains répétés à l’encontre des migrants haïtiens au moment de leur expulsion du territoire dominicain.