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De la frontera |

Du 6 au 7 avril 2016, le GARR a organisé une table ronde avec une vingtaine d’officiers d’état civil(OEC) du pays. Réalisée sous le thème « La place de l’état civil dans la jouissance du droit à l’identité et des autres droits», cette activité a permis aux officiers de réfléchir sur les difficultés du système et de s’organiser pour trouver ensemble les solutions. 

 Des officiers des communes des départements de l’Ouest, du Sud-Est, de l’Artibonite et du Plateau Central se sont réunis pour discuter des problèmes qu’ils rencontrent au niveau du système d’enregistrement en Haïti. Après les interventions de plusieurs acteurs qui sont concernés, notamment les Archives Nationales d’Haïti(ANH) et le Service d’Inspection et de Contrôle de l’état civil au Ministère de la Justice, les remarques restent les mêmes au niveau du fonctionnement de l’état civil en Haïti.  

« Les officiers d’état civil sont traités en parent pauvre. Ils ne sont pas bien payés et n’ont pas de matériels pour remplir valablement leur rôle. Ils ne sont pas bien vus même par d’autres institutions étatiques qui devraient travailler en collaboration avec eux », a déclaré un officier d’état civil qui participait à cette table ronde. 

En effet, le GARR qui travaille sur la question depuis l’année 2000, a toujours jugé important d’initier un dialogue entre les différents acteurs qui doivent collaborer pour fournir aux ayants droit un service de qualité en matière d’état civil. Ainsi, cette activité financée par Concern a été une occasion pour ces acteurs d’échanger et de mieux se comprendre en essayant de dépasser les attitudes défensives.

D’un autre côté, l’intervention du coordonnateur du GARR, Me Saint-Pierre Beaubrun a montré la nécessité pour tout Etat qui se veut moderne de faire bien fonctionner son système d’enregistrement. Car, il constitue non seulement un outil juridique essentiel de protection des droits de la personne mais aussi une source de données essentielles pour établir des statistiques démographiques fiables.

« Un système d’état civil efficace est un instrument d’appui à la bonne gouvernance qui fournit à l’Etat des données essentielles pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques dans tous les domaines, » a ajouté Me Beaubrun qui en a profité pour reprendre les différentes propositions de l’institution relatives à la modernisation de ce système jugé archaïque.

Cette rencontre de deux journées est non seulement un suivi par rapport à des activités antérieures mais aussi un nouveau pas pour les officiers. Une commission de 9 OEC est formée avec un mandat de trois mois pour réaliser des actions à court terme. Ces derniers entendent se mettre ensemble pour élaborer un cahier de charges qui sera soumis auprès de leur ministère de tutelle. Fournir un meilleur service à la population, élaborer un code déontologique pour les OEC et faire des actions de plaidoyer pour un nouveau cadre légal relatif à l’état civil, sont entre autres, les actions prioritaires des officiers  participants.