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De la frontera |

Des leaders communautaires, des militant-e-s et des représentant-e-s d’organisations de droits humains dont le GARR et le RFJS ont organisé une marche à Belladère, le 23 septembre 2016.

Réalisée autour du thème «An n rete mobilize pou respè dwa Dominiken/Dominikèn denasyonalize ak migran/migrant ayisyen rapatriye yo», cette activité visait à attirer l’attention de la population haïtienne sur cette triste date et solliciter du même coup sa solidarité vis-à-vis des rapatriés et expulsés.

Brandissant une banderole et des pancartes, les participant-e-s ont marché de la place publique de la commune pour aboutir à Carisal, l’un des points frontaliers officiels où des migrant-e-s haïtiens sont rapatriés au quotidien.

«23 septembre 2013-23 septembre 2016 : An nou rete solidè ak tout viktim santans lan ! Restons solidaires envers toutes les victimes de la sentence ! Fòk dwa migran ayisyen yo respekte an Repiblik Dominikèn ! Il faut que les droits des migrant-e-s haïtiens soient respectés en République Dominicaine ! Fòk Leta ayisyen mete bon jan pwogram akèy pou rapatriye yo ! Il faut que l’Etat haïtien envisage des programmes d’accueil en faveur des rapatrié-e-s ! Timoun rapatriye san paran yo gen dwa menm jan ak tout timoun ! Les mineur-e-s rapatriés non accompagnés ont les mêmes droits que tous les autres enfants.», pouvait-on lire  sur les pancartes préparées en la circonstance.  

Des musiques engagées ont été aussi au rendez-vous pour marquer cette date et inciter la solidarité envers des milliers de Dominicains/Dominicaines d’ascendance haïtienne devenus apatrides avec la sentence.

Les participant-e-s se sont montrés déterminés durant leur parcours de 4 kilomètres à poursuivre la lutte pour la promotion, le respect et la défense des droits des migrant-e-s haïtiens.

Diana Colin, Responsable du bureau communal du GARR de Belladère, a déclaré que les organisateurs-trices ont marqué cette triste date en raison des méfaits de la sentence de la Cour constitutionnelle dominicaine sur Haïti.

Selon elle, depuis la publication de l’arrêt arbitraire et discriminatoire du Tribunal constitutionnel dominicain, les rapatriements des migrant-e-s haïtiens ne cessent de s’intensifier au niveau des points frontaliers haïtiano-dominicains dans des conditions inhumaines.

 «Des rapatrié-e-s sont souvent détenus en prison sans rien trouver à manger. Ils/elles sont victimes de travaux forcés et d’agression sexuelle avant d’être reconduits à la frontière.», a-t-elle dénoncé.

La représentante du GARR dit s’inquiéter par rapport au comportement des autorités haïtiennes qui ne se donnent pas la peine d’accompagner les rapatriés qui arrivent souvent à la frontière dans des conditions critiques. Ces derniers nécessitent toujours une assistance humanitaire urgente.

Par ailleurs, elle appelle les autorités haïtiennes à envisager de vrais programmes socioéconomiques susceptibles de donner aux Haïtiens le goût de rester dans leur commune d’origine.

Soulignons que de juin 2015 au 22 septembre 2016, 141506 personnes ont traversé la frontière haïtiano-dominicaine dont 54851 rapatriés et 86655 retournés spontanés. De ce nombre, figurent 2244 mineur-e-s non accompagnés.