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De la frontera |

Des militaires dominicains ont rapatrié, ce jeudi 5 mars, 16 rapatriés-es dont 12 hommes et 4 femmes à la frontière de Belladère/Elias Piña. Accueillies aux environs de 2h pm, au bureau du GARR à Belladère, ces personnes étaient dans un état très critique.

Selon leurs déclarations, elles avaient été enfermées par les autorités dominicaines pendant deux jours sans manger à la prison d’Azua, une province de la République Dominicaine.

Les quatre femmes étaient émotionnellement plus affaiblies, car elles étaient rapatriées sans leurs enfants âgés pour la plupart de 14 mois à 8 ans. Une chose qui est contraire au Protocole d’accord sur les mécanismes de rapatriement qui interdit la séparation de familles, surtout des mineurs de leurs parents. 

Cet accord est constamment violé par les autorités dominicaines. Du dimanche 1 au mardi 3 mars 2015, 98 migrants-es haïtiens ont été rapatriés à Belladère. Plusieurs d’entre eux étaient arrivés-es aux environs de 10h pm. Alors que ledit document interdit les rapatriements après 6h du soir pour les jours ouvrables et aux jours dimanches et fériés après midi.Au nombre de ces personnes rapatriées, figuraient 70 hommes, 16 femmes et 12 enfants.  33 d’entre elles dont 14 hommes, 9 femmes et 10 enfants ont été  assistées par le GARR.  Ces migrants –es haïtiens résidaient pour la plupart dans la province dominicaine de Azua depuis plus de 10 ans. Ils sont originaires des départements de l’Artibonite, de la Grand-Anse et du Centre. 

Jusqu’à la matinée du mercredi 4 mars 2015, plusieurs de ces personnes se retrouvaient toujours au bureau du GARR. Certains d’entre-elles voulaient retourner en République Dominicaine pour récupérer leurs biens. D’autres ont pu regagner leur ville d’origine avec le support financier de l’institution. 

En effet, les rapatriements risquent de connaitre une croissance vertigineuse. Pour seulement les deux premiers mois de l’année 2015, selon les données du GARR, les autorités dominicaines ont rapatrié 892 ressortissants-es haïtiens au point frontalier de Belladère. Les risques demeurent plus grands pour les mois à venir, surtout à partir du mois de juin de 2015, qui marquera officiellement la fin du PNRE. 

Pour l’année 2014, le GARR avait enregistré 2227 ressortissants-es rapatriés-es au point frontalier de Belladère/Elias Piña dans le Plateau Central. Selon les chiffres communiqués par le Service Jésuite aux Migrants (SJM-Haïti), à la frontière du Nord-est (Ouanaminthe/Dajabon), le nombre de rapatriés-es s’élevait à 5569 tandis qu’au point frontalier de Jimani/Malpasse, 90 personnes avaient été rapatriés-es. 

Sur l’ensemble des points frontaliers observés- Belladère, Ouanaminthe, Malpasse, sur un total de 7892 rapatriés-es figuraient 2265 femmes, 4757 hommes et 870 enfants, selon les données exclusives du GARR et de son partenaire. D’autres sources avancent des données différentes notamment  la presse dominicaine  qui a rapporté qu’environ 42,000 ressortissants-es haïtiennes avaient été rapatriées au cours de l’année 2014. 

 Les rapatriés-es sont originaires pour la plupart du département du Centre d’Haïti, du Sud-Est, de l’Ouest, du Nord-Est et de l’Artibonite. Ils/elles résidaient dans différentes villes de la République Dominicaine, notamment  Monte Cristi,   San Pedro de Macoris, Santiago, San Juan de la Maguan, Las Vega et Boca Chicas.

Soulignons que malgré la mise en place des programmes PIDIH/PNRE initiés en juin et juillet 2014 par les deux gouvernements insulaires, les autorités de la République Dominicaine avaient poursuivi leurs rapatriements d’Haïtiens à la frontière. Ce qui a empêché à un certain point de vue, le bon déroulement du processus.