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Opinión | Fritz-Gérald Louis Collaborateur d’Espacio Insular

Nous introduisons ce court texte en nous référant à la pensée de Jacques Rigaud qui, dans Libre de Culture, voit un musée d’histoire comme un repère de culture, soit la boussole de l’homme moderne dans sa traversée de l’existence. Le Musée du Panthéon National Haïtien, considéré par plus d’un comme étant un musée historique, s’avère significatif et représentatif dans la lignée de tous les musées de l’histoire.

 Le MUPANAH est sans aucun doute de plus en plus important dans le paysage des musées en Haïti. La réputation de ce musée s’est tranquillement construite au cours des années en contribuant au mieux-être de la collectivité, cependant il faut préciser les raisons pour lesquelles cet établissement est si important dans le paysage muséal Haïtien. Pour rendre explicite notre propos, nous nous contenterons d’évoquer brièvement quelques aspects qui révèlent de la pertinence de l’institution dans la muséologie haïtienne.

Vue externe du MUPANAH

Durant la dernière décennie, le MUPANAH, s’étant engagé à diffuser le passé haïtien par le contenu de ses collections, a toujours été présent dans le système muséal du pays. En plus de se consacrer à la conservation, la valorisation et la diffusion des collections qui comportent l’histoire politique d’hier et d’aujourd’hui d’Haïti, le musée garde précieusement le souvenir des personnalités marquantes qui ont travaillé pour la libération et l’émancipation du pays.  Il faut aussi ajouter qu’il est un acteur clé de la vie diplomatique haïtienne en tant que lieu interactif et carrefour de rencontres entre écoliers, chercheurs, touristes et diplomates de tous âges et de toute origine.

  Par son architecture qui domine le Champs de Mars, le MUPANAH est considéré comme l’un des attraits majeurs de la capitale       haïtienne,   un aperçu de son riche patrimoine est d’ailleurs détecté par l’ensemble du musée.  On y trouve d’abord, à l’intérieur, une   salle adjacente qui expose l’art haïtien et ensuite, cinq galeries regroupant dans une grande pièce commune l’exposition permanente qui   présente les grands défis que le pays a connus ainsi qu’un propos à la fois scientifique et idéologique. Si l’émancipation s’enracinait dans   la philosophie des Lumières, son annexion au MUPANAH se perçoit dans le discours véhiculé à travers l’exposition permanente et même   à certaines temporaires, comme en témoigne l’exposition « Chimen libète », présentée en 2012.  Cela suffit à démontrer à quel point les   héros haïtiens étaient déjà imprégnés des idéaux de liberté, de rationalité et d’égalité.

Il ne nous semble pas inutile de souligner que cette année ramène la célébration du trente-septième anniversaire de la création de           l’établissement.  En effet, l’idée d’ériger ce temple est née en 1971, premièrement pour conserver les restes du président autoproclamé à vie François       Duvalier (1907-1971) et deuxièmement pour honorer sa mémoire. Mais la pensée d’en faire une institution muséale date de 1975 et sa concrétisation,      en 1983, a été l’œuvre d’une femme possédant un goût prononcé pour les objets culturels, soit la belle-fille du défunt, Michelle Bennett Duvalier.    Depuis lors, son implantation dans la société haïtienne joue un rôle culturel de premier plan, donc dans ce sens le MUPANAH favorise et contribue,        par la dimension temporelle et symbolique qui découle de sa collection, au rayonnement national et international d’Haïti.

En guise de conclusion, quelques recommandations s’imposent à l’égard de ce musée. D’abord, en ayant un potentiel considérable sur l’histoire     d’Haïti, le MUPANAH serait en mesure de développer une relation forte avec d’autres musées de la Caraïbe.  Il s’agit donc de créer un réseau de musées   d’histoire qui favorisera des échanges et des collaborations, ceux-ci, d’une part, créant l’ouverture d’autres perspectives, parfois complémentaires à la mission   du musée et d’autre part, entretenant des partenariats autant indispensables que fructueux. Finalement, le MUPANAH a désormais comme objectifs prioritaires   la mise en place d'un fonds spécial pour les chercheurs haïtiens qui voient en ce temple un objet de recherche et l’organisation d’un espace de publication pour   les étudiants dans le domaine de la muséologie haïtienne.  Ainsi une évidence s’impose, cet endroit, avec le postulat de recherche, deviendra une plateforme   ouverte à la production du savoir en matière patrimoniale.

 

 

 

Bibliographie    

 

Avril, Prosper. (2013). Le Mupanah, un monde à découvrir, Port-au-Prince, Imprimeur, S.A., 458 p.

 

Cassirer, Ernst. (1990). La philosophie des lumières, Paris, Édition Fayard, 351 p.

 

Louis, Fritz-Gerald. (2020). « Le MUPANAH, objet et exposition », texte inédit, pp.1-34.

 

Musée du Panthéon National Haïtien. (2012). Chimen libète. Le chemin de la liberté, 20 septembre 2012 - 20 octobre 2012, Port-au-Prince, Henri Deschamps, 64 p.

 

Rigaud, Jacques. (1990). Libre Culture, Paris, Éditions Gallimard, 458 p.