Deux Haïtiens ont récupéré leurs animaux et un ressortissant dominicain sa motocyclette. Cette opération de restitution est survenue le 13 avril 2015 suite à une rencontre tenue le 7 avril 2016 à Pedernales, République Dominicaine à laquelle ont participé des représentants du GARR, du SJM, du CESFRONT et du ministère de l’environnement dominicain.
En effet, le 5 avril 2016, 8 ressortissants haïtiens ont été maltraités par des agents forestiers de l’armée dominicaine. Les victimes ont reçu plusieurs coups de crosse de fusil, notamment au niveau de la tête. Elles ont été accusées de traverser la frontière pour abattre des arbres en vue de fabriquer du charbon à Cabeza de Agua, un point frontalier non officiel dominicain limitrophe du site de Tête-à-l’eau, à Anse-à-Pitres, Sud-est d’Haïti.
Parmi les Haïtiens victimes figurent deux sexagénaires et un garçonnet de 10 ans qui les accompagnait. Cet enfant a été blessé à la tête par des jets de pierre qu’auraient lancés des civils dominicains.
Deux des victimes s’étaient fait soigner au centre de santé de Banane, à Anse-à-Pitres. Faute de moyens, les autres étaient rentrées chez elles en dépit de leur souffrance.
Tout en condamnant l’agissement des agents forestiers dominicains, le GARR se dit indigné de la répétition de ces cas de violations de droits humains qui se produisent au quotidien au niveau des points frontaliers officiels et non officiels haïtiano-dominicains.
Il exhorte le chef du gouvernement haïtien à exiger de son homologue dominicain l’ouverture d’une enquête pour que la lumière soit faite autour de cet acte répugnant.
Par ailleurs, le GARR encourage les autorités haïtiennes à envisager de vrais programmes sociaux susceptibles de donner aux citoyens et citoyennes haïtiens le goût de rester chez eux.
Il en profite pour plaider en faveur d’une culture de droits humains et d’un climat harmonieux à la frontière d’Haïti et de la République Dominicaine.