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De la frontera |

 Lors d'une conférence de presse organisée ce mardi 26 juillet 2016, le GARR et le SJM-Haïti font état de leur proccupation par rapport à la situation des migrant-e-s haitiens installé-e-s dans un espace improvisé à Turbo, une localité frontalière de la Colombie limitrophe à Panama.

 Le GARR partage avec ses abonné-e-s la version intégrale du communiqué présenté en la circonstance.

 Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) et le Service Jésuite aux Migrants / Solidarite Fwontalye – Haïti (SJM-Haïti) expriment vivement leur préoccupation face à la situation qui se développe actuellement à la frontière colombo-panaméenne. Entre 326 à 520 migrant-e-s, dont la majorité est de nationalité cubaine et haïtienne, sont bloqué-e-s à la localité colombienne de Turbo, frontalière avec le Panama. De ce nombre, on estime que 3% sont des enfants, 24% des femmes et 73% des hommes. 

Selon un rapport publié en Espagnol le 5 juillet 2016, par des organisations partenaires, dont La Consultoría para los Derechos Humanos y el Desplazamiento – CODHES, l’Instituto de Estudios Sociales y Culturales PENSAR de la Pontificia Universidad Javeriana Pastoral Social, et Caritas Colombiana, ces migrant-e-s, installé-e-s dans un espace d’accueil improvisé à Turbo font face à de grandes difficultés pour survivre. Les chiffres changent au fur et à mesure. Parmi les résident-e-s de l’auberge, plusieurs étaient atteint-e-s de zika, de malaria, de pneumonie, d’hépatite et de grippe. 

Ces migrant-e-s de transit, en particulier des ressortissant-e-s haïtien-ne-s qui ont fui la situation politique et le chômage au Brésil, tentaient de gagner les Etats-Unis en vue d’obtenir de meilleures conditions de vie. Ils et elles ont dû stopper leur voyage à Turbo suite à la décision du président panaméen Juan Carlos Varela de fermer la frontière de son pays avec la Colombie le 9 mai 2016. 

Le rapport de nos partenaires fait état du périple des migrant-e-s qui traversent les frontières de l’Équateur, du Venezuela et du Brésil, en passant par des routes de plus en plus complexes telles que les territoires en guerre des deux départements colombiens de Chocó et d’Antioquia. Se trouvant bloqué-e-s en Colombie, les étrangers et étrangères, surtout les non Cubain-e-s, empruntent la côte et la forêt de Darien en vue de continuer leur parcours vers l’Amérique Centrale et ensuite vers les États-Unis. 

Le GARR et le SJM sont inquiets du fait que les migrant-e-s haïtien-ne-s en quête de mieux être, utilisent des voies de plus en plus dangereuses pour atteindre de nouvelles destinations en dépit des conséquences désastreuses de ces parcours périlleux.

 Face à cela, ils exhortent les autorités haïtiennes à prendre en compte les nouvelles destinations des ressortissant-e-s haïtien-ne-s pour un meilleur contrôle de la migration haïtienne. Ils leur adressent les recommandations suivantes:

 Documenter et porter secours aux migrant-e-s bloqué-e-s à Turbo en vue de les aider à traverser la frontière ou faciliter leur retour en Haïti ;

Fournir des documents d’identité et de voyage à ses ressortissant-e-s ;

Renforcer la capacité des institutions de l’État haïtien travaillant dans les domaines de la migration et de la documentation afin de fournir de meilleurs services à la population haïtienne ;

Créer des conditions socio-économiques permettant aux ressortissant-e-s haïtien-ne-s de vivre décemment dans leur pays ;

Se doter d’une politique migratoire visant à réguler les flux migratoires des Haïtien-ne-s dans le respect de leurs droits et de leur dignité.