Contáctenos Quiénes somos
De la frontera |

Après avoir écouté à travers les medias l’ensemble des tortures, notamment la pendaison sur la place publique d’un concitoyen haïtien, Harry Claude Jean, à Santiago, nord de la République Dominicaine.

un groupe de planteurs, membres de l’Association d’irrigants du périmètre irrigué de Nan Trou (AIPN), dans la commune de Mole Saint-Nicolas (Bas Nord-ouest), se   dit révolté contre cet acte barbare et les humiliations récurrentes dont sont l’objet les travailleurs migrants haïtiens en République Dominicaine.

La publication de plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux de bon nombre d’Haïtiens ligotés, battus et piqués à l’arme blanche par des groupes de Dominicains ultra-nationalistes, n’est pas moins révoltante. 

Jean Baptiste Rony, membre de l’AIPN, qui   a vécu trente (33) mois dans les  champs   agricoles dans diverses régions en République Dominicaine, a versé des larmes, après avoir regardé ces vidéos notamment celle de Harry Claude Jean Harry qui attriste tout le monde. 

« J’ai   l’habitude de vivre ces genres de situation en République Dominicaine. Mais ces jours-ci,   les conditions deviennent beaucoup plus difficiles avec la pendaison de notre concitoyen en République voisine. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Il sait bien pourquoi nous vendons nos maigres avoirs pour aller nous établir là-bas », a-t-il expliqué. 

«  J’ai une psychose de peur de retourner dans le Pays de l’ex- Président dictateur  Raphael Leonidas Trujillo, même si j’ en avais des projets. Je   vais travailler au sein de notre association qui a une grande mission : Travailler pour le développent de la production agricole dans la zone  », a- t-il ajouté. 

Pour   l’ex-Secrétaire Général de l’AIPN, Kesnel Valmont qui a ouvertement condamné la pendaison d’Harry Claude Jean et le syndrome d’assassinat   récurrent des Haïtiens en République Dominicaine, des actions devraient être envisagées par l’Etat haïtien pour résoudre le problème de la migration de la main-d’œuvre haïtienne chez le voisin. 

Ces voies, a- t-il dit, sont : la création d’emploi à haute intensité de main-d’œuvre, le développement du secteur agricole, le crédit pour les paysans, le contrôle de la frontière, la création d’emplois durables dans le secteur privé… 

Comme l’Etat d’Haïti n’est pas encore en mesure de prendre toutes ces dispositions à court terme, ce planteur recommande à la République Dominicaine de respecter scrupuleusement la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948. 

« Qu’un migrant soit en situation régulière ou irrégulière, aucun Etat n’a le droit de vie ou de mort sur lui. Tout Etat qui ne respecte pas le droit à la vie est un Etat voyou parce que rien n’en est supérieur. », a- t-il argumenté. 

De son côté, le conseilleur Gilbert Jean Baptiste, un quinquagénaire et également membre de l’Assemblée des sections communales (ASEC), a estimé que l’Etat doit passer de la parole aux actes. 

«L’encadrement et l’investissement de masse dans la paysannerie haïtienne est la voie idéale pour freiner l’exode rurale et la migration haïtienne dans les pays étrangers.», a-t-il suggéré. 

Le groupe de planteurs, membres de l’Association d’irrigants du périmètre Nan Trou (AIPN), a fait cette déclaration le mercredi 4 mars 2015 au cours de leur participation à une séance de formation sur la gestion de l’eau au niveau d’un réseau d’irrigation et du système de maintenance des infrastructures hydro-agricoles, réalisée à Nan Trou.