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Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) et la Coordination pour le Développement des 15 Blocs de Canaan (CODE-15 Canaan) ont organisé,  le 11 janvier 2016, une conférence de presse autour de la problématique de logement.

Lors de cette conférence réalisée dans les locaux du GARR, les conférenciers ont plaidé en faveur d’un  programme de logement social pour les familles haïtiennes qui vivent dans des conditions critiques. 

Six ans après la catastrophe du 12 janvier le constat est désolant. La crise de logement affecte presque toutes les catégories sociales, selon Géralda Sainville, responsable de la section de communication et plaidoyer  du GARR. Dans les quartiers de Port-au-Prince, dans les villes de Provinces, les services et infrastructures de base font cruellement défaut, a-t-elle ajouté. A observer la manière dont les constructions se font  actuellement, la catastrophe du 12 janvier ne semble laisser aucune leçon dans la mémoire du peuple haïtien.

Tout en saluant les efforts de publication des normes de construction du Ministère des Travaux Publics, Transport et Communication, Mme Sainville croit que  beaucoup reste à faire pour sensibiliser et les faire appliquer dans les municipalités. La représentante du GARR s’est aussi interrogée sur le fait que les logements inaugurés au village de Lumane Casimir et à Zoranje s’estimant à 74 millions de dollars, lesquels logements  qui ont été financés respectivement par les fonds de Petrocaribe et par la BID, ne sont jusqu’ici pas encore occupés par les principaux bénéficiaires.

En dépit des efforts déployés par le gouvernement haïtien de concert avec ses partenaires internationaux pour l’élaboration d’une politique nationale de logement et de l’habitat, aucun suivi effectif n’a été fait jusqu’à présent par les autorités haïtiennes en vue de son application.

Géralda Sainville appelle les autorités haïtiennes à prendre des mesures qui s’imposent pour que le document relatif à la politique nationale de logement ne reste pas dans le tiroir. Hubert Jean- Louis, membre de la Coordination pour le Développement des 15 Blocs de Canaan (CODE-15 Canaan), a dressé lors de son intervention, un tableau sombre sur les conditions de vie de la population de Canaan. 6 ans après le passage du séisme  ayant ravagé Port-au-Prince et ses environs, les occupants de Canaan n’ont toujours pas accès aux services de base.

Le représentant de la plateforme CODE-15 Canaan appelle le gouvernement haïtien à travailler en vue de palier à cette situation. «Nous autres qui vivons à Canaan, nous n’avons pas d’encadrement. Nous n’avons pas d’accès à l’éducation, aux soins de santé, au marché public, à l’eau potable, et non plus à un cimetière.», s’est-il plaint. Il a par ailleurs demandé aux responsables de l’Unité de Construction de Logement et Bâtiments Publics (UCLBP) à travailler de concert avec les leaders des Organisations Non Gouvernementales pour qu’ils puissent mener des actions durables.  

La population a besoin d'actions durables. Les autorités haïtiennes doivent aussi encourager les diverses initiatives prises par des organisations de la société civile haïtienne dont le GARR qui a expérimenté un projet de coopératives de logements au bénéfice d’une centaine de familles dans la commune de Lascahobas, département du Centre d’Haïti.

La représentante  du GARR en a profité pour exhorter l’Etat à mettre en place un cadre légal et à créer des fonds visant à encadrer le mouvement des coopératives de logements dans le pays. Ce qui permettra l’amélioration des conditions des familles haïtiennes relatives à un logement décent. Soulignons que selon le rapport de l’OIM publié au mois de mars 2015, environ seize mille (16 000) familles déplacées  croupissent encore  dans 66 camps d’hébergement à travers la zone métropolitaine.