Les commissaires appellent le pouvoir à proroger leur mandat, en pleine de crise de confiance de l’opinion publique quant à l’issue d’un processus électoral de plus en plus scabreux et indécent
Publié le mercredi 30 décembre 2015
La Commission d’Evaluation Electorale dite indépendante a annoncé mercredi soir, à l’expiration de son mandat qui courait jusqu’au 30 décembre, avoir sollicité de l’exécutif une prorogation parce qu’elle n’était pas en mesure de remettre son rapport en 2015, en raison de "l’ampleur" du travail qu’il reste à réaliser.
Mise en place dans la controverse, avec le soutien du pouvoir et de la communauté internationale, cette entité, dont l’indépendance est remise en cause par des acteurs politiques et une partie de la société civile, a la lourde tâche de mettre fin à la crise post-électorale née des fraudes massives qui avaient marqué le premier tour des présidentielles du 25 octobre dernier, de l’avis des observateurs nationaux.
"Après avoir évalué le reste du travail au Centre de tabulation des votes (CTV), la Commission croit pouvoir dire avec certitude que le rapport ne sera pas disponible en 2015. Voilà pourquoi elle a sollicité une prorogation de son mandat", lit-on dans un communiqué portant la signature du coordonnateur Armand Louis.
Renouvelant leur volonté d’évaluer, en toute indépendance et dans l’impartialité le processus électoral, les commissaires soutiennent que la vérification des procès-verbaux au CTV leur permettra d’étoffer leur travail.
En attendant les recommandations de la Commission, le Conseil Electoral Provisoire, très décrié, a reporté sine die le second tour du scrutin présidentiel qui devait opposer le 27 décembre le candidat officiel Jovenel Moïse (PHTK) et son rival Jude Célestin (LAPEH).
Confrontée à une fin de règne chaotique de l’ancien chanteur Michel Martelly dit "Sweet Micky" qui, depuis environ un an, gouverne par décret, Haïti se trouve à la croisée des chemins à quelques semaines du départ du chef de l’Etat, le 7 février prochain. Radio Kiskeya